Hållbar klädproduktion i Pakistan. - Segers Fabriker

Production de vêtements durable au Pakistan.

La production de vêtements en Asie a longtemps été associée à des rumeurs de mauvaises conditions de travail et de bas salaires. Dans l'usine Segers près de Lahore au Pakistan, on lutte depuis longtemps pour briser cette image et créer un environnement de travail humain qui ressemble davantage à celui du monde occidental.
Depuis quelques années, Segers gère sa propre production textile près de Lahore au Pakistan. L'installation peut accueillir 500 employés et complète les unités de production précédentes de Segers en Estonie et en Ukraine.

Que disent les clients sur le fait que les vêtements sont produits au Pakistan ?

Les reportages médiatiques et documentaires des dernières années, surtout du Bangladesh, ont aussi donné une réputation douteuse au Pakistan. C'est ainsi que fonctionnent les reportages, on se souvient des images et on généralise facilement. Il est vrai qu'il existe des lieux de travail douteux dans ces deux pays, mais il y a aussi de nombreuses usines textiles qui assument leurs responsabilités et travaillent pour que les employés aient une vie professionnelle durable.

Comment travaillez-vous chez Segers avec votre unité au Pakistan ?
On peut résumer cela en disant que nous essayons d’implémenter nos valeurs sur la manière dont un lieu de travail humain et sûr doit fonctionner, tout en respectant la culture pakistanaise et leur mode de vie. C’est un équilibre délicat et certaines décisions sont plus difficiles que d’autres.

Qui travaille dans les usines ?
Le secteur textile au Pakistan est généralement dominé par des hommes. Dans l’usine Segers, c’est l’inverse, les femmes qui y travaillent sont jeunes, généralement entre 18 et 21 ans. Ensuite, elles quittent souvent la vie active car la tradition veut que la femme reste à la maison pour s’occuper des enfants. Dans l’unité Segers, nous essayons toujours d’être clairs sur le fait que les femmes sont les bienvenues pour revenir quand les enfants ont grandi et sont assez grands pour se débrouiller seuls. Mais c’est aussi un choix difficile pour beaucoup de femmes. Dans certaines familles, l’homme et les proches estiment que la femme ne doit pas travailler mais assumer pleinement les responsabilités à la maison, et les conséquences peuvent être difficiles pour elle si elle pense autrement. Jusqu’où une entreprise occidentale doit-elle insister et essayer de changer la culture pakistanaise ? Comment pouvons-nous soutenir ?

Quelle est votre réflexion ?
Je pense qu’il est plus facile pour la femme d’aborder la discussion à la maison quand presque toutes les collègues reviennent au travail après les années avec les enfants. Ensemble, elles sont plus fortes. Par exemple, dans notre usine, 96 % choisissent de revenir après les années passées à la maison avec la famille. Ce chiffre est parmi les plus élevés de tout le Pakistan, à ma connaissance.

Quelles autres initiatives menez-vous au Pakistan ?
Nous avons un responsable RH sur place, Adil Aamir, avec qui nous travaillons. Il est précieux et propose plusieurs idées ainsi que de nombreuses améliorations sur place. Entre autres, nous avons un programme de vaccination où tous les employés sont vaccinés contre la typhoïde et l’hépatite. L’ensemble du personnel et leurs familles ont aussi droit aux soins médicaux via PESSI (Punjab employees social security institution). Via le Workers Welfare Board, nous payons aussi des contributions pour l’éducation des enfants, et ces paiements continuent même si la couturière choisit de démissionner. Elles bénéficient également d’une pension et d’une assurance vie. Mais, le grand problème est en réalité l’analphabétisme. Lorsque nous avons lancé et offert ces avantages aux travailleurs, nous pensions que tous seraient positifs. Mais il s’est avéré que beaucoup étaient hésitants face à tous les papiers et documents, car ils ne savent pas lire. Beaucoup ont aussi une perception très différente du temps. Ils ne se sentent pas malades actuellement et pensent ne pas avoir besoin d’assurance. L’idée de prendre sa retraite dans le futur semble aussi très lointaine. Ils pensent que leurs enfants s’occuperont d’eux plus tard.

Comment gérez-vous cela ?
 Adil travaille pour que tous signent les papiers et accèdent aux avantages. On peut aussi envisager d’aider avec des proches qui savent lire pour convaincre la couturière des bénéfices. C’est en fait la même chose que pour revenir travailler après avoir eu des enfants. Plus il y en a qui essaient et montrent que c’est possible, plus nombreux seront ceux qui suivront.